Etats Unis dans la mondialisation – Cours – Géographie : 2eme Secondaire – PDF à imprimer

Etats Unis dans la mondialisation – Cours : 2eme Secondaire – Géographie

  • Les États-Unis d’Amérique, première puissance économique mondiale.
  • Les capacités financières des Etat Unis d’Amérique, ce qui fait sa force.
  • La place qu’occupent les Etats Unis dans la scène internationale.
  • Les conséquences de la mondialisation sur l’organisation du territoire.

Les États-Unis sont la première puissance mondiale. Puissance économique, financière, politique, militaire et culturelle, le modèle américain rayonne sur la planète. Cette puissance se fonde sur la maîtrise d’un immense territoire et s’exprime dans des lieux et des régions pleinement intégrés à la mondialisation. Pourtant, cet acteur dominant de la mondialisation est de plus en plus concurrencé et contesté.

I. La première puissance économique dans le monde :

Les États-Unis sont toujours la première puissance économique, produisant 20 % des richesses mondiales, avec plus de 15 000 milliards de dollars de PIB, loin devant la Chine, pourtant quatre fois plus peuplée. Les États-Unis constituent le premier moteur de la mondialisation, le pôle majeur de la Triade, l’économie post industrielle leader dans le monde.

Les firmes transnationales américaines sont l’expression la plus achevée de cette puissance économique : 133 des 500 premières firmes transnationales mondiales sont américaines (chiffres 2011), mêlant entreprises traditionnelles (Exxon, Wal-Mart, IBM) et géants de la netéconomie (Google, eBay, Amazon).

L’économie domestique américaine (c’est-à-dire opérant sur le sol américain) est puissante et diversifiée. L’agriculture américaine est la première du monde et fournit d’immenses excédents exportables, soit commercialement, soit au titre de l’aide alimentaire : ce qu’on appelle « l’arme verte ». L’industrie est encore la 2e du monde, malgré une importante internationalisation de sa production via les firmes transnationales américaines. Enfin, les États-Unis conservent sur leur sol les industries high-tech : aéronautique (Boeing), aérospatiale, armement (Lockheed Martin), biotechnologies, pharmaceutique, etc.

II. la place prépondérante des finances dans l’économie américaine

Les entreprises transnationales américaines contribuent à la puissance financière et capitalistique des États-Unis dans le monde. Les investissements directs à l’étranger montrent à quel point ce pays constitue la plaque tournante du capitalisme mondial.

Les stocks d’IDE entrants aux États-Unis atteignent 3 500 milliards de dollars, soit 18 % du total mondial, et les stocks sortants 24 % (le quart de l’investissement mondial actuel est d’origine américaine).

Et cette domination perdure, puisque les flux entrants en 2010 totalisent 228 milliards de dollars, soit 18 % des flux mondiaux, et les flux sortants 329 milliards de dollars, soit 25 % : les États-Unis continuent d’acheter la planète.

Le dollar reste la monnaie de référence et constitue l’essentiel des réserves de change des grandes puissances économiques mondiales. La crise de l’euro montre que le rôle du dollar est très loin d’être menacé à moyen terme : lorsqu’il s’agit de préserver un investissement en toute sécurité, c’est encore au Trésor américain qu’on le confie avec le plus de confiance.

Exemple de la forte dépendance du monde de l’économie américaine :

Si les indicateurs de l’économie américaine — par exemple un indice d’achat ou une variation du taux de chômage — ne sont pas bons, la bourse américaine baisse, entraînant à sa suite les autres bourses mondiales, inquiètes pour leur propre économie, qui produit largement pour le marché américain.

En cas de crise grave, comme depuis 2008, le rapatriement des capitaux américains investis sur les bourses internationales provoque immanquablement la baisse de celles-ci.

III. Les Etats Unis centre décisionnel et force incontestable

1. L’influence et la force des États-Unis dans les relations internationales :

Dans toutes les institutions internationales, les États-Unis bénéficient d’une place prééminente qui pérennise leur incontestable influence sur les relations internationales.

Ils sont membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto. Ils disposent d’une minorité de blocage au FMI. Et c’est un Américain qui dirige traditionnellement la Banque mondiale.

De la Guerre froide, les États-Unis ont hérité d’un réseau d’alliance planétaire qui quadrille la planète. L’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord) est toujours d’actualité et unit l’essentiel de l’Europe, jusqu’aux portes de la Russie, aux États-Unis. C’est dans le cadre de l’OTAN que la France intervient en Afghanistan. Des traités bilatéraux unissent les États-Unis à leurs principaux partenaires, surtout en Asie : les États-Unis garantissent, en effet, la sécurité du Japon, de la Corée du Sud, de Taïwan.

2.  La toute-puissance militaire

La puissance militaire américaine est sans équivalent, avec près de 45 % du budget militaire mondial, et leur technologie très avancée (c’est le technology gap, qui assure leur sécurité : drones, armes furtives et intelligentes, guerre spatiale, pour laquelle ils dépensent 75 % du budget mondial). Leur capacité nucléaire reste intacte. Le renseignement militaire, appuyé par le réseau Echelon — interception de toutes les communications électroniques dans le monde — et par une constellation de satellites sans équivalent, leur donne les moyens de surveiller ce qui se passe partout sur la planète.

Cette puissance fait des États-Unis le « gendarme du monde », une expression qui a pris tout particulièrement sens sous les mandats Bush, avec les interventions en Irak et en Afghanistan, toujours en cours pour cette dernière. Mais ce « gendarme », qui n’a d’ailleurs pas l’ambition de l’être, mais seulement de défendre ses intérêts, est de plus en plus contesté, notamment par les puissances émergentes ou ré-émergentes (Chine, Russie) et par le terrorisme islamique.

IV. les conséquences de la mondialisation

1. Sur la métropolisation

La population américaine est urbaine à 80 %. Mais ce taux d’urbanisation masque la domination des grandes villes et des grandes régions urbaines au détriment des petites et moyennes agglomérations.

La mégalopolis américaine, qui s’étend de Boston à Washington, en est l’illustration la plus frappante. Elle rassemble 55 millions d’habitants, soit 18 % de la population des États-Unis sur moins de 2 % du territoire. La moitié des 20 premières agglomérations du pays s’y trouvent concentrées. On y réalise 25 % du PNB américain et 90 % des transactions boursières. D’ailleurs, le tiers des sièges sociaux du pays y sont installés.

Cette concentration toujours croissante de la population et des activités dans de grands centres urbains s’appelle la métropolisation. Dans le cadre d’une économie mondialisée, les centres producteurs de flux d’information et de décision tendent à se renforcer, notamment en raison des phénomènes de centralité, du fait de l’excellence de leurs connexions aux réseaux à haut débit, qu’ils soient autoroutiers, ferroviaires, aéroportuaires, maritimes et informatiques. Le reste du pays est en fait constitué de périphéries plus ou moins intégrées, au mieux dominées, au pire délaissées.

Cette métropolisation, dont l’archétype est formé par les immenses Central Business District (CDB, quartiers centraux d’affaires), aux skylines impressionnantes, crée des villes verticales, qui se noient ensuite dans l’horizontalité de banlieues infinies. Les villes américaines (comme les villes australiennes) sont les plus étendues au monde.

2. Sur l’occupation des littoraux :

Vu la place primordiale prise par le transport maritime dans les échanges mondiaux de marchandises, et la croissance exponentielle du commerce mondial, les activités humaines tendent à se déplacer vers les littoraux ou à se créer sur eux : c’est la littoralisation. Les grandes façades maritimes sont ainsi les espaces les plus dynamiques, bénéficiant d’un avantage comparatif majeur sur les espaces intérieurs. Les États-Unis n’échappent pas à cette règle. Et ce d’autant moins qu’ils jouissent de deux, voire de trois façades maritimes.

La façade atlantique est la plus ancienne. C’est l’interface par laquelle l’émigration européenne a jadis peuplé le Nouveau Monde ; c’est celle qui, aujourd’hui, offre le lien le plus direct entre deux pôles majeurs de la Triade (États-Unis et Union européenne), reliant également leurs deux mégalopoles.

La façade pacifique, plus récente, mais dont le trafic a dépassé celui de la façade atlantique dès 1983, constitue de nos jours la première route commerciale de la planète. Il s’agit d’une interface active particulièrement dynamique car elle met en relation les États-Unis (et notamment leur État le plus important, la Californie) avec le troisième pôle de la Triade, le Japon, ainsi qu’avec les espaces en développement accéléré d’Asie orientale.

On comprend mieux pourquoi 52 % des Américains vivent dans les régions littorales.



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